Bonivard

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Bonivard refers to the chapter XXXIX from book by François Bonivard entitled "Chroniqves de Genève" [1].

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CHRONIQVES DE GENEVE
par FRANCOIS BONIVARD

premier de Saint-Viélor
PVBLIS Par GVSYAVE BEVILLIORD
GENEVE
Imprimerie de Fules-G. Fick
fue to Puts Saint-Pierre, 4
1867
(Begin at page 393 )

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Chapitre XXXIX

Des Syndiques & Secreiaire efleuz lan 1530. Des ediéls faiéls alors e des bouttefspesîe a Geneue, e comme fut procede contre eulx.


Lan 1530, le dymenche apres la Purification, furent esleuz Syndiques:

Iohan Baflard. Iohan Leurier.

Iohan Amie Botheillier, qui Perrin Villiet.

efloit deuant secretaire.

Secretaire, au lieu de Botheillier, Robert Wandelli.

Le mardy enfuiuant, 8 de feurier, fut tenu le Conseil eftroil premierement, auquel furent faictz les edictz que fenfuiuent:

Premieremenr, pource que les Syndiques feulx fouloient eslire le Confeil ordinaire parauant, & que Ion craignoit, veu les occurrentz du temps present, que beaucop de practiques se pourroient demener contre la chofe publicque fi les gouuerneurz de la ville eftoient ordonnez par si peu de nombre de gentz, fut conclu que des lors en auant le diél Conseil eftroiél feroit esleu par celluy des Deux Cens. Et fut ordonne lors le dict Confeil des Deux Cens.

Item, fut arreste que le Lieutenant & ses affif-tent feroient exemptez du Confeil ordinaire, pource quilz ny pouuoient pas affilier & faire leur office.

Item, que apres lelection, les efleuz assemblez deuffent ouir vne grande meffle en la mayfon de la ville.

Item, fut diét que Ion impoferoit paine a ceulx qui reueleroient les fecretz du Confeil.

Lendemain fut tenu le Confeil des Deux Cens pour dire auffy leurz aduiz Jus les diélz edidlz, qui confermerent tout : & y fus adiouxte que quiconcque feroit efleu en office nen deust faire reffus, fus paine de efire banni an & iour & de 25 efcus.

Item, la paine des reuelateurz du Conseil fut taxee a auoir la lengue coppee.

Item, que les Confeillierz, de quelle claffe que ce fuft, fuffent entenuz fe trouuer en Confeil, chafcung refpectiuement au temps quil deuoit ou quant il leroit appelle, sinon quil y euft caufe legitime, fus paine pour vne chafcune foys, a ceulx du Confeil eftroict ou ordinaire de vn fol, a ceulx des Soixante de deulx, a ceulx des Deux Cens de trois.

Item, que tout Confeillier efleu deuft iurer comme fenfuit :

« Ie iure fus les [ainélz Euangiles & fus nouz franchises, prenant Dieu a tesmoing, destre bon & loyal a la cite de Geneue ;

« De garder & maintenir ses franchifes & libertez ;

«  De venir au Confeil quant y ferai demande, ifnon que euffe caufe que legitimement mempechaft, fur la paine ordonnee ;

« De consèiller bien & loyaulment, félon ma conscience, & de tenir secret ce que fera did en Conseil, fus la paine ordonnee. »

Le Procureur fiscal de lEuefque exposa, le mardy 27 de mars, comme yl y auoit des lutheriens en la ville, qui mangeoient de chair la Carefme & aultres iourz deffenduz par lEglife. Lon ny feit pour lofs aultre refolution, fors de deffendre auls hoftes que ilz ne leur en donniffent point, & que on les deuft admonefter par doulces & rigoureuses parolles. Et le mardy enfuiuant, que fut le premier dauril, au Confeil des Deux Cens fut ordonne que qui mangeroit de chair les iourz deffenduz, fil estoit riche paieroit demende pour faire 3 toyfes de muraille au faulxbourg de S. Geruais, auls paouures de paine corporelle.

Item, pource que lon difoit que la loy lutherienne fefleuoit a caufe de lefclandre que les prebftres faifoient pour entretenir des putains publicquement, fut ordonne que Ion les contraignit a les chaffer.

Item, que lon ne fe pourmenaft plus parmy leglise durant le feruice diuin.

Item, fut ordonne que ceulx qui vouldroient appeller de deuant le Confeil ordinaire auls Deux Cens, deuÍfent paier soixante lolz.

Celle annee aussy la peste regnoit a Geneue, & ne fouffifoit pas de celle que Dieu enuoioit auls hommes pour les punir de leurz pechez, mais la malice humaine, non contente de la paine que Dieu donnoit a fon efpece, fy voulut auÍfy aider, ce que ma femble digne de memoire & pour ce lay icy infere.

Y vous fault fcauoir que a Geneue auoit & a encores vng hofpital peftilential pour y retirer les, infaictz en temps de pefte, & y auoit ordinairement vng hofpitallier qui fust chyrurgien pour penfer les malades, vng prebftre pour les confoler & confeffer, auec daultres feruiteurs a ce deputez, qui efloyent tous bien ftipendiez a caufe du danger ou ilz fe mectoyent, & mefmement des femmes que chafcun particulier choififfoit tant pour foy fubuenir, que pour nectoyer les maisons infaictes. Lefquelles femmes lon appelloit curereffes, qui curoient vrayement, mais non pas pour cure quelles eussent de leur maistre, car elles auoyent bon gage & defroboyent bien auftant vaillant : fi auoit auffi lhofpitalier & le prebftre fa part au butin.

Si aduint que par la grace de Dieu la pefte commencoit peu a peu fappaifer: de quoy mes galanz neftoyent pas fort contentz, car gens qui font leur prouffit du mal, ne foubhaitent pas voluntiers le bien, & euffent toufiours voulentier entretenu le mal. Si leur vint tout a poinct quil y auoit a Genefue vng enfant de ville daffes bonne maifon, mais adonne a toutes tromperies, en forte quil en faisoit profeffion & ne [prenoit] que a louenge le nom de mefchant, pourueu que lon reputaft fa mechancete fine, & ce non obftant il nauoit encores faict fineffe infque alors reprehenfible iufque a peine corporelle. Ceftuy fe nommoit Michel Caddo. Si gaigna tant auec fes fineffes, quil deuint en telle pouurete quil ne fcauoit de quoy viure, & nauoit parentz ny amyz qui fe vouluft fier en luy de le retirer en sa maifon, par quoy efloit befoing que le regnard iouafl: du meilleur de fes tours. Pour foy faire norrir & bien penser, il contrefait le malade de pefle. Incontinent il fuft enuoye a lhofpital & commande quil fuft bien traicte, ce quil fuft & plus toft de vin que de iulliep ny fyrop. Eftant la, il voyoit bien que celle fefte ne pouuoit durer que quarante iours, car apres lon luy donneroit fon conge : pourquoy faduifa de la prolonger. Il va pateliner auec lhofpitalier (quefioit de Fouffligny, mais il auoit elle norry en Allemaigne & fapelloit Me lehan Placet) dentretenir celle pefte, affin que deffaifant les aultres, elle les entretinft eulx.

Premierement ilz delibererent de tous ceulx que lon amenoit a lhofpital, que au lieu de les guarir, filz ne vouloient morir de eulx mefmes, les faire morir par poifon ou aultre. Item, après quilz eftoient mortz, ils tyroient la pefte ou carbuncle quilz auoient fur le corps hors dicelluy, puis la mectoient en pouldre, mixtionnee auec daultres drogues : dequoy ilz donnoient a boire aux frappes de pefte, faignant que ceftoit vng breuuaige de guerifon. Et non contens de cela, apres que Michiel Caddo euft faict: fon terme a lhofpital, ilz ques : « Vous auez gros tort, Meffieurs, de me rompre ainsi la teste & me deftourber de penser en ma confefifon comme ie fais ; attendez susque apres Pasque & ie vous diray tout. » Les Syndicques luy refpondirent : « Il fault que vous con- feffiez a nouz premièrement, » & ainfi quil tergiuerfoit, luy prefenterent la corde. Incontinent il va dire que le cornet quil auoit iecte efstoit plain dune boue de playe de groffe verolle quil auoit en la iambe. Quant on luy demanda pourquoy il faisoit cela, il refpondit : « Pource quiceulx fe mocquoient de ma playe, queftoit puante, & ie leur en vouloye donner comme a moy, affin quilz ne fen mocquiffent plus. » Les Syndicques, non contentz de celle refponce, luy feirent donner vne estrapade & lors il declacqua le totage, accoulpa lhofpitalier & aulcungs cureurs & curereffes, & daduentage declaira certain preferuatif quilz faifoient pour manier la pefle fans dommage, lequel a este publie par impreffion, pourquoy nen par leray plus oultre.

Incontinent les feigneurs enuoyerent fe faifir de fes complices, qui furent examinez, confrontez & torturez. Et parloient tous comme par vng tuiau, excepte vng valet qui se faulua, lequel Ion appelloit Lentille, duquel Ion ne tenoit pas grand compte & ne finforma on gueres de luy. Ces prifonniers vefquirent susque apres Pafques, que Ion les fift morir, mais non pas tous a vng coup, ny a vng iour. [On les mena] fus vng chariot tout autour de la ville, liez a vne colomne, nudz iusques a la ceindure. Et auoit le borreau au dessus du chariot du feu tout preft, ou il efchauffoit les tenailles : puis quant elles estoient toutes rouges, leur en donnoit a chascun carrefour vne pinlade, que leur leuoit la piece de la chair. Er apres furent menez au Molard, ou fus vng efchaufault ilz eurent les telles trenchees, puis furent mis en quartiers, & les quartiers auec les tefles portez & attachez en diuers lieux, excepte au filz de lhofpitalier, auquel a caufe de sa ieuneffe fut faicte grace de fen paffer pour la tefte : & ne fuft encore esle deffaict, lans ce quil confeffa quil fcauoit bien compoler la mixtion paternelle, & pourtant pluftoft pour crainte du mal aduenir que pour la vengeance du paÍfe, il perdit auffi la vie.

Russian interpretation

Русский пересказ:

https://www.anekdot.ru/id/1270871/ ИСТОРИЯ №1270871

Когда в 1530 году в Женеву нагрянула бубонная чума, там уже все было готово. Открыли даже целый госпиталь для зачумленных. С врачами, фельдшерами и сиделками. Купцы скинулись, магистрат субсидии каждый месяц выдавал. Пациенты постоянно баблишко подкидывали, а если кто из них одиноким помирал, то все имущество больничке переходило.

Но потом случилась беда. Чума пошла на спад. А субсидии с платой за содержание зависели от количества пациентов. Для сотрудников женевского госпиталя образца 1530 года не стояло вопроса добра и зла. Если чума дает бабло, значит чума - это добро. И тогда начали врачи это самое добро причинять.

Сперва они просто травили пациентов, чтобы повысить статистику по смертности, но быстро поняли, что статистика должна быть не просто по смертности, а по смертности от чумы. Тогда они стали вырезать нарывы с тел покойников, сушить, толочь в ступе и подавать другим пациентам в качестве лекарства. Потом они стали этот порошок сыпать на вещи, носовые платки и подвязки. Но чума как-то все равно продолжала утихать. Видимо, плохо работали сушеные бубоны.

Доктора вышли за пределы госпиталя и стали по ночам обрабатывать бубонным порошком ручки дверей, выбирая те дома, где можно было потом поживиться. Как писал очевидец сих событий, "это оставалось скрытым некоторое время, но дьявол более радеет об увеличении числа грехов, нежели о сокрытии их".

Короче, один из эскулапов обнаглел и обленился до такой степени, что решил не бродить ночами по всему городу, а просто бросить сверток с порошком в толпу, днем. Вонь встала до небес, и одна из баб, по счастливой случайности вышедшая недавно из этого госпиталя, узнала, чем пахнет.

Сотрудника повязали и отдали в добрые руки соответствующих мастеров. А уж те постарались добыть из него побольше информации.

В общем, казнь продолжалась несколько дней. Изобретательных гиппократов привязали к столбам на телегах и возили по всему городу. На каждом перекрестке палачи раскаленными щипцами вырывали у них куски мяса. Потом привезли на площадь, отрубили головы и четвертовали, а части разнесли по всем районам Женевы в назидание. Исключение сделали лишь для сына надзирателя госпиталя, который не участвовал в процессе, но сболтнул, что знает, как составлять микстуры и как готовить порошок, не опасаясь заражения. Ему просто отрубили голову, "дабы помешать распространению зла".

Франсуа Бонивар "Хроники Женевы", второй том, страницы с 395 по 402. https://archive.org/details/chroniqvesdegen01chapgoog/page/n398/mode/2up Сайт: https://m.facebook.com/permalink.php?story_fbid=4500234716696754&id=100001308096451 Выпуск: истории основные 29 ноября 2021 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6539311v/f398.item.texteImage

Historical interest

The story by Francois Bonivard becomes important in years 2020-2021, due to pandemic of Covid (Coronavirus, Коронавирус).
In some countries, the efforts of administration seems to be oriented on the spreading of the infection, to the enhancement of the pandemic rather than to the reduction.

References

  1. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6539311v/f397.item.texteImage.zoom# François Bonivard. "Chronigues de Genève", Tome 2, p. 393-402.

Keywords

Covid, France, History, Sabotage

Принцип Лоскута